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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, le 6 juillet 1902



Le Petit Marseillais, le 3 juillet 1902

"On nous télégraphie de Brest, 2 juillet : 
Un très grave incident s’est produit la nuit dernière à la poudrière du fort de Bouguen, près de Brest. Un soldat du 19e d’infanterie,
Christophe Sparfel, a été attaqué à coups de revolver et blessé au bras gauche par deux individus qui ont dû escalader les fortifications. 

Le blessé a été conduit à l’hôpital de la marine ; quant aux auteurs de l’agression, il se sont réfugiés dans les bois où une compagnie de soldats, commandée par un lieutenant, et une brigade d’agents de la sûreté les ont recherchés, sans résultat, 

On croit être en présence d’un attentat anarchiste. 

Dans la nuit de samedi dernier, semblable attaque avait eu lieu contre le soldat Baugé, au même endroit et à la même heure, 1 heure 45. 

D’après une autre version, il y aurait eu plusieurs assaillants et la sentinelle, quoi que blessée, aurait riposté à coups de fusil. La gendarmerie maritime, entendant des coups de feu, a envoyé, dans la nuit, une brigade à la poudrière de Queil-Verzan, où elle croyait que l’attaque s’était produite. 

Le général Larnac a ouvert une enquête.

La poudrière attaquée contient une quantité de poudre blanche sans fumée pour la confection de cinq millions de cartouches.

L'Ouest-Eclair du 17 septembre 1900

Le journal, 12 juillet 1902

A l'issu de l'enquête, dont je n'ai pas trouvé, à ce jour, la conclusion, le soldat de 2e classe Christophe Sparfel a été nommé soldat de 1ère classe.

http://lebouguen-lesbaraques.eu/?p=449

A la poudrière de Bouguen

Une arrestation - L'opinion des commissaires civils - L'enquête au fort - Interrogatoire de
Sparfel

BREST, 9 juillet

Une nouvelle arrestation a été opérée au sujet des agressions commises sur les sentinelles. Ce matin, en effet, à la première heure, le soldat du 19" régiment d'infanterie de faction devant la poudrière du fort du Guelmeur, en la commune de Saint-Marc, apercevait un individu rôdant aux abords de sa guérite.
Il l'invita à plusieurs reprises à s'en écarter. L'individu n'ayant tenu aucun compte de ses injonctions, la sentinelle appela le poste et le caporal, étant accouru, somma à son tour l'individu de poursuivre son chemin.

Ayant essuyé un refus catégorique Le caporal mit l'individu en état d'arrestation et le fit conduire au violon de Saint-Marc, où il fut écroué. C'est un repris de justice nommé François Toullec, âgé de trente-deux ans, journalier, demeurant à l'Annexion, marié, sans enfant. La police le recherchait pour une affaire de mœurs.

Deux gendarmes ont transféré de Saint-Marc à Brest Toullec, qui a été conduit devant le procureur de la République. Après avoir été interrogé par ce magistrat, il a été écroué.
L'emploi du temps et les relations habituelles de Toullec vont être l'objet d'un minutieux examen de la part du parquet.

L'émotion soulevée par les agressions des soldats Baugé et
Sparfel, que le Journal a relatées, s'étant calmée, un coup de théâtre s'est produit à Brest.
Les agents de MM. Sénac, commissaire central, et Moerdès, commissaire spécial, ne parvenant, point, malgré leurs recherches, à découvrir les coupables, ces messieurs, deux fonctionnaires de la police, ne trouvent rien de plus facile que de déclarer maintenant que ces agressions ont été de peu d'importance, qu'elles ne sont que de la fumisterie. 

M. Moerdès est allé même jusqu'à dire que ce sont les militaires qui les ont de toutes pièces imaginées, en vue d'obtenir quelques améliorations aux postes éloignés de Brest.
Ce qu'ils ne peuvent expliquer, par exemple, c'est le coup de feu reçu par le soldat Sparfel, et qui a brisé le poignet gauche de celui-ci, ainsi que l'enlèvement de la baïonnette du soldat Baugé.

L’autorité militaire a toutefois décidé que des mesures de sécurité vont être prises.
D'autre part, les enquêtes ouvertes continuent.

A trois heures, cet après-midi, M. Lefebvre, commissaire de police, s'est rendu au fort du Bouguen, où, devant lui, le soldat
Sparfel a reconstitué la scène de l'agression dont il a été la victime, alors qu'il était de sentinelle devant le bastion 17.

Sparfel a montré au magistrat enquêteur la position qu'il occupait et celle qu'occupait son agresseur quand il a tiré un coup de revolver sur lui.

Le Journal, 10 juillet 1902

La poudrière attaquée, Brest, le 4 juillet.

"Pour la quatrième fois, la sentinelle de garde derrière la prison, en face de la poudrière centrale de Bouguen, a été attaquée la nuit dernière à 1 h., par quatre hommes venus à plat ventre dans les herbes.

La sentinelle appelant la garde, une grosse pierre fut lancée contre elle sans l’atteindre. Deux patrouilles se sont mises à la poursuite des malfaiteurs sans pouvoirs les capturer. Un tas de pierres a été découvert à l’endroit où la sentinelle avait remarqué les malfaiteurs.

Le colonel d’artillerie a visité aujourd’hui toutes les poudrières de Bouguen. Le général Larnac, commandant d’armes, a désigné le chef de bataillon Foucque du 19e régiment d’infanterie pour procéder à l’enquête au sujet de l’agression au fort Bouguen.

Ce matin, le commandant Foucque a interrogé les sous-officiers et soldats qui étaient de garde tous ces jours derniers au fort.

De leurs dépositions, il semble résulter que ce sont les deux mêmes malfaiteurs qui ont attaqué les soldats
Sparfel et Baugé et tenté d’attaquer le soldat Le Caire.

A peu de chose près, les divers signalements donnés concordent.

La nuit dernière, les sentinelles ont partout été doublées ; de nouvelles battues ont eu lieu sans résultats ; la police de sureté est sur les dents. Des rafles vont avoir lieu la nuit et tous les individus suspects seront arrêtés. Les locataires des maisons voisines du fort sont terrorisés ; tous veulent déménager.

L’Écho de Paris, 17 juillet 1902

Les attentats de Brest

Les enquêtes -  La blessure du soldat
Sparfel - Consigne nouvelle - L'émotion à Brest.

"BREST, 11 juillet. -, Le préfet maritime, gouverneur de la place de Brest, a donné l'ordre de continuer et de mener jusqu'au bout l'enquête au sujet des agressions commises sur les Sentinelles. Le médecin-major du 10* régiment d'infanterie a longuement visité le soldat
Sparfel, l'une des victimes des agressions, et conclu que celui-ci a bien été blessé par suite d'un coup de revolver dont la balle a fait seton sur le poignet gauche . Le médecin major a, en outre, nettement établi que, contrairement à certaines insinuations qui ont été faites, le soldat Sparfel n'a pu se blesser lui-même avec son fusil.

En effet, les cartouches qui sont remises à chaque sentinelle sont passées par elle à celle qui vient la remplacer à chaque relève. Or, le soldat
Sparfel a rendu seulement une des deux cartouches qu'il avait reçues, s'étant servi de l'autre pour tirer sur son agresseur.

D'ailleurs, les deux détonations résultant de ces coups ont été nettement perçues par plusieurs militaires de service à la caserne Fautras, et qui ont très nettement déclaré avoir entendu un coup de revolver et un coup de fusil.

La baïonnette qui a été arrachée par l'un des malfaiteurs au soldat Baugé n'a point été retrouvée et l'autorité militaire continue à la faire rechercher ; les sentinelles continuent à être doublées toutes les nuits devant chacune des poudrières pendant toute la durée de leur faction ; leurs fusils doivent demeurer chargés.

A cette occasion, un accident, qui heureusement n'a pas eu de gravité, s'est produit devant la poudrière de la rue de la Poterne. Voyant avancer une ronde d'officier, la première sentinelle, un soldat du 19* régiment d'infanterie, voulut prendre la position réglementaire, et, dans sa précipitation en portant l'arme, elle appuya involontairement sur la gâchette et le coup partit en l'air.

Un rapport sur cet accident a été fait à l'autorité militaire par l'officier de ronde.
L'émotion causée par les agressions commises sur les sentinelles n'est point encore calmée à Brest.

En voici, en effet, la preuve : Hier soir, vers huit heures et demie, l'attention des personnes qui se promenaient sur les glacis de Quéliverzan était attirée par les allées et les venues d'un inconnu, vêtu d'un complet gris perle et portant un binocle. Le prenant pour un des mystérieux malfaiteurs dont le Journal a parlé, plusieurs personnes lui lancèrent des invectives et le huèrent.

Inquiet, l'inconnu se mit en route pour rentrer à Recouvrance, mais la foule, qui avait grossi de plus en plus, lui fit une conduite de Grenoble, en chant : A mort l'anarchiste !

Accélérant son allure, l'inconnu gagna alors le poste de police du troisième arrondissement, devant lequel s'amassèrent plus de 600 personnes. Les agents ne purent arriver à les disperser qu'après leur avoir assuré qu'on ne se trouvait point en présence d'un anarchiste, mais simplement d'un représentant d'un journal parisien qui avait essayé de découvrir le mystère qui plane sur les agressions des poudrières...".

L’Ouest-Éclair, 23 février 1902

Ecoles d'agriculture.

"...M. Chassant, répétiteur du cours de physique, météorologie, etc,  l'école d'agriculture de Rennes,

…. M. Courtain, diplômé, instructeur militaire surveillant à l'école du Pétré (Vendée), est nommé répétiteur du cours d'agriculture et d'économie rurale à l'école de Rennes, en remplacement de M.
Sparfel, appelé à d'autres fonctions.

M. Giraudeau, adjudant au 41' d'infanterie, est nommé surveillant des élèves à l'école nationale de Grignon, en  remplacement de M. Berger, non acceptant. "

La République des Charentes, 30 novembre 1902

Le second maître commis Sparfel a été destiné au 2e dépôt le 22 novembre courant, jour de son envoi en congé de convalescence de 2 mois pour Rochefort et Plouider (Finistère).

J'ai lu en diagonale, parmi les 141 articles chargés sur le net, l'affaire du vol survenu à la poudrière de Bouguende (1).

Cet articles a été diffusé sur les 61 quotidiens de l'époque (je ne sais pas combien de journaux il existait vraiment, mais cet article est présent sur ceux téléchargés...). je vous livre ci-après les principaux faits relatés.

Le procureur général de Rennes a invité le procureur de la République de Brest à lui adresser un rapport, détaillé sur les affaires antérieures des agressions des sentinelles.
Dans ce rapport, le procureur, M. Denier, relate que l'enquête faite par ma police a établi que le soldat Sparfel a bien été blessé par un coup de revolver.

Christophe Sparfel